« M. Bériault était jeune homme à l’époque où Louis Riel avait le vent dans les voiles et lorsque l’autonomie de l’Ouest était un sujet brûlant pour les Métis de la vallée de la Rivière-rouge. Jeune garçon, il aidait à conduire les charrettes de bœufs sur les sentiers cahoteux, les seules routes qui existaient à l’époque. Il comprenait ce que c’était de marcher et de conduire les bêtes des journées entières dans les contrées sauvages sur des voyages dangereux sans jamais dormir dans un lit ou mettre les pieds sous une table. (…)

Un souvenir particulièrement intéressant du vétéran moustachu des jours de pemmican était celui d’un voyage qu’il a fait par charrette à bœufs aux rivages du lac des Bois. Il n’avait que 12 ans à l’époque mais malgré son jeune âge, il connaissait l’art des plaines et des bois aussi bien que la plupart des hommes, l’ayant appris au berceau.

Lors de ce voyage en particulier, il se souvient du train de marchandises composé de 15 charrettes à deux roues tirées par des bœufs, généralement appelées charrettes de la rivière Rouge. Trois de ces charrettes appartenaient à la famille Bériault. Il se souvient que la cargaison consistait de deux longs rails d’acier dans chaque charrette. Les rails étaient si longs qu’ils dépassaient de loin les deux bouts de la charrette. Le voyage prit deux semaines de Winnipeg jusqu’au ruisseau Harrison sur le lac des Bois. C’était un des voyages les plus ardus que le jeune Alex n’eut jamais entrepris. »

Bruno Derkson, Steinbach Carillon, 1957

Source: Steinbach Carillon, Steinbach au Manitoba, CA, 6 décembre 1957 (p. 1 | 12), « Last Survivor of the Old West » de Bruno Derkson. Extrait le 20 juin 2020 de https://newspaperarchive.com/browse/ca/mb/steinbach/steinbach-carillon/1957/dec-06-p-12/

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