« C’est essentiellement la plus grande escroquerie foncière en Amérique du Nord. L’objectif de ces certificats n’a jamais été de fournir aux Métis une compensation équitable – ce qui a été conçu c’est un système qui n’a jamais mis les titres de propriété dans les mains des Métis. C’était un système conçu pour le spéculateur, pas pour les Métis… Les spéculateurs attendaient tout juste à l’extérieur des tentes, offrant d’acheter leurs certificats pour une somme très inférieure à leur juste valeur. Beaucoup de Métis, souvent appauvris, soupesaient leurs besoins fondamentaux et le risque de déménager au loin de leurs familles avec le certificat et décidaient de vendre. Pour les Métis aujourd’hui, ces certificats demeurent un élément incroyablement important et moins connu de leur histoire. C’est le temps que ça soit enseigné dans les écoles, qu’on en parle dans les médias et qu’on les mette au grand jour. Quoique je pense que les Canadiens commencent finalement à comprendre les impacts des écoles résidentielles et des politiques d’assimilation des Premières Nations, ils doivent aussi comprendre ces éléments de l’histoire, comment ces mêmes stratégies ont été appliquées sur les Métis. Ça ne peut plus rester le secret canadien le mieux gardé. »
(traduction) Jason Madden, avocat autochtone interviewé par le CBC, 2019
Source: Musyka, K. (2019, 25 avril). What’s Metis Scrip? North America’s « largest land swindle » says Indigenous lawyer [Jason Madden]. CBC Radio Canada, Unreserved avec Joanna Deerchild, From Scrip to Road Allowances: Canada’s Complicated History with the Metis. Extrait le 17 juin 2020 de https://www.cbc.ca/radio/unreserved/from-scrip-to-road-allowances-canada-s-complicated-history-with-the-métis-1.5100375/what-s-métis-scrip-north-america-s-largest-land-swindle-says-indigenous-lawyer-1.5100507
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Les premiers cantons choisis en 1875 par Mgr Taché, président honoraire de la Société de colonisation du Manitoba, pour les immigrants franco-catholiques, visent à s’ajouter aux terres déjà réservées aux Métis. Cependant, le gouvernement fédéral lui refuse ces terres, et offre des cantons de remplacement. Les premiers colons rapatriés ne sont nullement satisfaits de la qualité des cantons marécageux à l’est de la rivière Rouge, donc suite à des échanges de lettres entre la Société et le gouvernement, ils se verront attribuer de nouveaux cantons du côté ouest de la rivière.
« Le scrip des Métis était un certificat de terre ou d’argent servant à l’achat d’un terrain à une date ultérieure et pour une concession désignée (souvent ailleurs). À la fin des 1800, le gouvernement canadien commença à mettre en œuvre le système de certificats de Métis en installant des tentes pour que les Métis viennent soumettre leur demande. Les Métis devaient faire une demande pour le certificat dans ces tentes. Afin de les échanger, ils devaient se rendre au bureau de l’Acte des terres fédérales puis ensuite voyager aux terres qui leur avaient été données. Après avoir acheté les certificats, les spéculateurs se rendaient au bureau de l’Acte des terres fédérales où un associé se faisait passer pour le Métis duquel ils avaient acheté le certificat, réclamant ainsi la terre pour eux-mêmes. La plupart des Métis étaient illettrés en anglais, ne savaient pas écrire et faisaient un « X » pour signer des documents. Bon nombre de Métis décidèrent que c’était le fondement d’un recours en justice – et avaient entamé le processus judiciaire. Toutefois en 1921, le sénateur James Lougheed amenda le code criminel canadien pour créer un droit de prescription de trois ans sur les réclamations territoriales des Métis, ce qui voulait dire que ces derniers ne pouvaient pas poursuivre la cause en justice plus de trois ans suivant la fin de la réclamation. En 2003, la Cour suprême du Canada qualifia les certificats de Métis de « chapitre sombre de l’histoire de notre pays » puis en 2013, le plus haut tribunal du pays jugea que le gouvernement fédéral avait manqué à la promesse faite aux Métis il y a plus de 140 ans. »
(traduction) Jason Madden, avocat autochtone interviewé par le CBC, 2019
Source: Musyka, K. (2019, 25 avril). What’s Metis Scrip? North America’s « largest land swindle » says Indigenous lawyer [Jason Madden]. CBC Radio Canada, Unreserved avec Joanna Deerchild, From Scrip to Road Allowances: Canada’s Complicated History with the Metis. Extrait le 17 juin 2020 de https://www.cbc.ca/radio/unreserved/from-scrip-to-road-allowances-canada-s-complicated-history-with-the-métis-1.5100375/what-s-métis-scrip-north-america-s-largest-land-swindle-says-indigenous-lawyer-1.5100507
Exemple d’un certificat des Métis. Archives de l’université de la Saskatchewan. [site Web] Our Legacy. Canada Department of Northern Affairs and National Resources. Extrait le 5 juin 2020 de http://digital.scaa.sk.ca/ourlegacy/permalink/28627
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