« Opening of the Communication » du Report on the Line of Route Between Lake Superior and the Red River Settlement (p.11) de Simon J. Dawson, ingénieur civil. Chambre des communes : Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen,1869. Peel Library, University of Alberta. Extrait le 4 juin 2020 de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481/reader.html#4
Avant la construction du chemin Dawson, la colonie de la Rivière-rouge avait prospéré, mais elle demeurait coupée de l’est par mille kilomètres de terrain pratiquement infranchissable. Considéré comme un exploit en matière de planification et d’ingénierie pour l’époque, le chemin Dawson est reconnu comme route terrestre et fluviale reliant le Fort William (Thunder Bay) à la rivière Rouge. La partie terrestre du chemin était la première tentative du Canada d’offrir une autoroute entièrement canadienne reliant l’est aux Prairies, sans la nécessité d’un détour par les États-Unis. Le Canada s’inquiétait d’une annexion du Nord-Ouest par les États-Unis et devait composer avec une perte constante d’immigrants vers les États-Unis en raison des difficultés d’accès depuis le 49e parallèle nord, aussi appelé́ la Ligne magique (Medicine Line). Par conséquent, le chemin avait pour objet, d’une part, d’établir une voie de communication avec les marchés de l’Est à Toronto, et d’autre part, de servir d’autoroute directe pour la colonisation dans une direction et pour le bois dans l’autre, jusqu’à ce que le chemin de fer soit achevé. Les récits au sujet du chemin Dawson se terminent généralement ici, mais nos recherches ont révélé́ beaucoup plus sur cette histoire que la simple construction d’une route pour relier Winnipeg et Toronto en territoire britannique.
L’impact moins connu du chemin Dawson, au-delà de son importance aux premiers stades du développement de l’infrastructure des communications, des transports et de l’immigration dans l’Ouest, porte sur ses liens avec la résistance des Métis à la rivière Rouge, ses origines en tant que sentier des Premières Nations et son rapport avec l’élaboration du Traité 3 et du Traité 1, ainsi que les circonstances dans lesquelles la région du chemin Dawson est devenue un refuge pour les catholiques francophones du sud-ouest du Manitoba et les mennonites.
Simon J. Dawson a arpenté le chemin en 1858 pour le gouvernement du Canada et exploré la possibilité non seulement d’une liaison routière, mais aussi d’une future voie ferrée du Canadien Pacifique et un aqueduc éventuel. Il dit avoir eu la chance de rencontrer au printemps 1859 un chef des Premières Nations qu’il ne nomme pas et qui lui aurait montré le terrain élevé sur lequel le pays pourrait être traversé. Pour certains, Dawson était un sympathisant de la cause des peuples autochtones et de celle des catholiques francophones. Lorsque la construction du chemin s’est achevée en 1871, John Snow, surintendant du chemin, avait depuis longtemps été forcé de quitter la colonie en raison de son anarchie, de sa maltraitance des employés et de son mépris à l’égard des Métis et des Premières Nations. Ainsi, c’est Simon Dawson, avec l’évêque Provencher et d’autres artisans de la paix, qui ont joué un rôle de premier plan dans la création du Traité 3 à l’Angle nord-ouest avec les Anishinaabe (Saulteaux, Ojibwé) pour défendre leurs droits. Le Traité 3 a par la suite servi de modèle pour les futurs traités numérotes dans les Prairies.
En 1870, juste après que le Manitoba eut fait son entrée dans la Confédération comme province « timbre-poste » et que le colonel Wolseley et ses troupes eurent été déployées de Toronto à la colonie de la Rivière-rouge pour démanteler le gouvernement provisoire de Louis Riel afin d’instaurer un nouveau gouvernement, ils eurent du mal à se frayer un chemin dans la végétation dense et le muskeg. Deux colons canadiens-français de Sainte-Anne au Manitoba les ont finalement guidés et en 1871, un chemin de rondins allant de l’Angle nord-ouest du lac des Bois à Fort Garry (Winnipeg) a été ouvert à la circulation. Ce qui est arrivé au cours de ces années allait changer le Nord-Ouest à jamais, et ce sont ces récits que nous partageons avec vous dans cette ressource.
Une fois terminé, le chemin n’avait peut-être rien d’impressionnant, mais en 1874, il avait déjà accueilli ses 300 premiers colons. Grâce à des services améliorés en 1875, notamment une diligence trois fois par semaine, en 1878 le chemin de Dawson avait attiré 2 700 colons de plus dans l’Ouest, un grand nombre d’entre eux étant des militaires qui faisaient partie des expéditions à la rivière Rouge. La voie ferrée a été achevée jusqu’à Selkirk en 1878 et par la suite, la route fluviale et la gare de l’Angle nord-ouest ont progressivement été abandonnées au cours des décennies qui ont suivi, utilisées seulement par les populations locales et les voyageurs en quête d’aventure ou n’ayant pas les moyens de se payer un voyage en train ou en bateau à vapeur. Aujourd’hui, la route fluviale à l’Angle nord-ouest sur le lac des Bois n’est accessible que par canot ou par les sentiers d’hiver. C’est la route Transcanadienne (no 1) qui l’a remplacée pour la circulation automobile dans les années 1960, une route qui a continué plus au nord que le chemin Dawson, traversant Kenora, en Ontario (anciennement Rat Portage), ayant également servi de centrale pour la construction du chemin de fer du CPR en provenance de l’est, déjà prévue par Dawson. Beaucoup des membres des Premières Nations et des Métis qui ont participé à la construction ou au transport de matériaux sur le chemin Dawson ont également transporté des matériaux pour le chemin de fer à Rat Portage ou ont participé à sa construction en empruntant le chemin Dawson comme artère pour faire circuler matériaux et provisions pour le camp.
En ce 150e anniversaire du Manitoba, le chemin Dawson est encore bien vivant dans les collectivités de Richer, Sainte-Anne et Lorette. Nous invitons les Manitobains, les Canadiens, les voyageurs, les touristes et les nouveaux arrivants à explorer cette histoire et à y réfléchir dans le cadre d’une visite des trésors du chemin Dawson. Vous serez accueillis dans nos communautés avec la même chaleur et la même générosité qui sont devenues caractéristiques du chemin Dawson il y a si longtemps. Le comité Le sentier des arts et du patrimoine Dawson Trail est ravi de faire revivre son histoire et ses récits grâce aux initiatives artistiques et patrimoniales de la communauté.
Profitez de ces belles découvertes!
Sources:
Winnipeg Free Press. «The Dawson Route» de Margaret Arnett McLeod, le 3 août 1940. Extrait de https://newspaperarchive.com/browse/ca/mb/winnipeg/winnipeg-free-press/1940/aug-03-p-29/
Manitoba Historical Society. Historic Sites of Manitoba: Dawson Road Monument...(avenue Centrale, Sainte-Anne)
Report on the Line of Route Between Lake Superior and the Red River Settlement de Simon J. Dawson, ingénieur civil (p.11). Chambre des communes : Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen,1869. Peel Library, University of Alberta. Extrait de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481/reader.html#4
Wallace, W.S. ed. (1948). The Encyclopedia of Canada (p.187). Vol. II. Toronto: University Associates of Canada, 411 p. Extrait de Dawson route - Dawson road
Arthur, E. (1994). DAWSON, SIMON JAMES. Canadian Dictionary of Biography, vol 13. University of Toronto/Université Laval. Extrait le 10 juin 2020 de http://www.biographi.ca/en/bio/dawson_simon_james_13F.html
Dawson, S.J. (1869). [carte] Shewing Line of Route Between Lake Superior to the Red River Settlement as drawn by S.J. Dawson and A.L. Russell. Extrait de https://commons.wikimedia.org/wiki/... ou la source originale https://www.flickr.com/photos/manitobamaps/3716493151/#/
Dawson, S.J. (1868) Report on the Line of Route Between Lake Superior and the Red River Settlement (P.9). Chambre des communes, Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen,1869. Peel Library, University of Alberta. Extrait le 10 juin 2020 de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481.html
Arthur, E. (1994). DAWSON, SIMON JAMES. Canadian Dictionary of Biography, vol 13. University of Toronto/Université Laval. Extrait le 10 juin 2020 de http://www.biographi.ca/en/bio/dawson_simon_james_13F.html
Bowsfield, H. (2004). SNOW, JOHN ALLAN. Dictionary of Canadian Biography, vol. 11, University of Toronto/Université Laval. Extrait le 11 juin 2020 de http://www.biographi.ca/en/bio/snow_john_allan_11E.html
Arthur, E. (1994). DAWSON, SIMON JAMES. Canadian Dictionary of Biography, vol 13, University of Toronto/Université Laval. Extrait le 10 juin 2020 de http://www.biographi.ca/en/bio/dawson_simon_james_13F.html
Feilberg, E., & Annell, L. (1989). Pioneer History of Glenn, East Braintree & McMunn (p.17). Extrait de http://hdl.handle.net/10719/2239350
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