Le chemin Dawson a fait ses débuts comme route menant au nord-ouest à partir de Port Arthur le long de la rivière Shebandowan jusqu’au lac Shebandowan. À partir de cet endroit, le chemin suivait une série de lacs et de rivières en direction de l’ouest pour aboutir à Rainy River et au lac des Bois en bordure de la frontière internationale. Après la traversée du lac des Bois, la route continuait pour environ 10 milles (16 km) en territoire américain à l’Angle nord-ouest, en voie terrestre de retour au Canada jusqu’à Richer au Manitoba puis jusqu’au bout à Saint-Boniface.

 

Dawson, S.J. (1869). [carte] Shewing Line of Route Between Lake Superior to the Red River Settlement as drawn by S.J. Dawson and A.L. Russell. Extrait de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Map_Shewing_Line_of_Route_Between_Lake_Superior_and_
Red_River_Settlement_(1869).jpg
 ou la source originale https://www.flickr.com/photos/manitobamaps/3716493151/#/

L’idée de ce qui allait devenir le chemin Dawson reliant l’Est et l’Ouest a germé dans les années 1850 car le regard des politiciens et des gens d’affaires dans l’est se tournait vers l’ouest pour ses richesses au-delà de la traite de fourrure qui était déjà en déclin. Plusieurs expéditions d’explorateurs ont été envoyées dans la région entre le lac Supérieur et la rivière Rouge au cours de cette période dont celles de Palliser (1857) et Hind & Dawson (1858-1959) afin de déterminer quelles étaient ces richesses et comment les exploiter avec le développement d’infrastructure.  

Leur idée avait depuis longtemps été de construire un chemin de fer directement vers l’Ouest en territoire britannique; (effectivement, ce n’était pas l’idée de Sir John A. McDonald même s’il s’en est servi comme enjeu principal de sa campagne électorale) toutefois, le roc, l’eau, les marécages et le muskeg (fondrière de mousse) formaient ensemble un obstacle de taille. À mesure qu’arrivaient les rapports faisant état des richesses qui s’y trouvaient, de plus en plus de groupes d’arpenteurs et de colons partirent vers l’Ouest. Au cours de cette époque, il y eut bien des disputes entre les politiciens du nord (territoire britannique) et les États-Unis pour dessiner la frontière internationale dans cette zone géographique complexe. 

 

Sources:

Boundary Trail National Heritage Region (s.d.) « Mounties, Scientists & Surveyors – Expeditions », 1857-1874. Explore our Heritage. Extrait le 21 juin de http://www.bthr.ca/explore-our-heritage-3/

Dawson, S.J. (1868) Report on the Line of Route Between Lake Superior and the Red River Settlement (P.9). Chambre des communes, Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen,1869. Peel Library, University of Alberta. Extrait le 10 juin 2020 de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481.html. For French version see Rapport sur le trace de la route entre le lac Supérieur et l’établissement de la Rivière-Rouge. Ottawa : Hunter, Rose et Lemieux, 1868, retrieved June 3, 2020 from http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/480.html

Contributeurs de Wikipédia. (2020, 15 juin). Old Dawson Trail. Dans Wikipédia, l’encyclopédie libre. Extrait à 19 h 25 le 21 juin 2020, de https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Old_Dawson_Trail&oldid=962602581

 

« Une étendue d’eau…, bourbier et marécage » traduit du Report on the Line of Country between Lake Superior and the Red River Settlement, and Between the Latter Place and Saskatchewan and Assiniboine, (p.22) de Simon J. Dawson, ingénieur civil. Chambre des communes : Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen (1869), Peel Library, University of Alberta. Extrait le 4 juin 2020 de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481/reader.html#25

 


La route fluviale (de l’Ontario au Manitoba)

Après la traversée d’une longue série de lacs et de rivières longeant la vieille route en canot dans la forêt boréale du bouclier précambrien avec jusqu’à 70 portages à franchir sur le trajet, les voyageurs du chemin Dawson à la fin des années 1800 étaient accueillis par un bateau à vapeur qui les ferait traverser le lac des Bois jusqu’au débarquement à l’Angle nord-ouest où commençait la voie terrestre. 

 

Diverses sources

Contributeurs de Wikipédia. (2020, 15 juin). Old Dawson Trail. Dans Wikipédia, l’encyclopédie libre. Extrait à 19 h 25 le 21 juin 2020, de https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Old_Dawson_Trail&oldid=962602581
**Pour une liste complète des lacs et des rivières traversés de Thunder Bay à l’Angle nord-ouest jusqu’à ce qui allait devenir le chemin Dawson, voir le Tableau des distances.

 

La Vérendrye, un des premiers explorateurs européens dans cette région, a dessiné cette carte de son séjour du lac Supérieur au lac des Bois selon les connaissances des peuples autochtones (probablement Anishinaabe/Saulteaux/Ojibwa) qu’il aurait rencontrés vers 1740 dans la région des Grands Lacs. La Vérendrye a établi le Fort St-Charles sur le lac des Bois, près de l’endroit où les immigrants en route vers le Manitoba 150 ans plus tard allait se retrouver à l’Angle nord-ouest du chemin Dawson. Extrait le 4 juin 2020 des Archives nationales de France par la Bibliothèque et Archives Canada, http://epe.lac-bac.gc.ca/100/206/301/lac-bac/explorers/data2.collectionscanada.gc.ca/ap/c/c016133.jpg

 

« Voyageurs franchissant une cascade en canot » de Frances Anne Hopkins (1838-1919) en 1869. Library and Archives Canada/Frances Anne Hopkins fonds/e011153912, C-002771, MIKAN 2894967 Extrait le 1er mars 2020 de File:Canoe Manned by Voyageurs Passing a Waterfall.jpg

 


Portage de la Hauteur des Terres

Le portage de la Hauteur des Terres est un portage se situant le long de la route historique des eaux frontalières entre le Canada et les États-Unis. Situé à la frontière de la province canadienne de l’Ontario et de l’état américain du Minnesota, le sentier est une traversée relativement facile de la Ligne de partage laurentienne – Wikipédia divisant les eaux  des océans Atlantique et Arctique.

Ce portage a servi pendant des siècles aux peoples autochtones pour voyager en canot et ce sont eux qui l’ont montré aux voyageurs européens et aux coureurs des bois qui s’en servaient pour se rendre aux postes de traite de fourrures dans la Terre de Rupert. Pendant de nombreuses années, le portage était une route importante du Bas-Canada jusqu’à l’intérieur du continent nord-américain. Il est devenu partie de la frontière entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis à la suite de la révolution américaine et ainsi, figure dans les traités dessinant la frontière. Afin de marquer cette histoire, le portage figure dans le registre national américain des lieux historiques et est un site historique du Minnesota.[2]

Situé dans le parc provincial La Vérendrye  et le Boundary Waters Canoe Area Wilderness dans les terres sauvages bordant la frontière internationale, le portage garde son usage traditionnel mais plutôt pour le canotage récréatif que pour le commerce.

Les voyageurs arrivant pour la première fois dans le pays d'en haut étaient « initiés » après la traversée du portage. Chaque nouveau venu était arrosé à l’aide d’une branche de cèdre trempée dans l’eau et devait jurer de ne pas laisser d’autres novices franchir le passage sans avoir subi des rites semblables et de ne jamais embrasser la femme d’un autre voyageur sans son consentement à elle. À la conclusion de la cérémonie avec salves d’honneur et verres de vin spiritueux (un type de rhum), le nouvel Homme du nord ou « Nor'wester » et sa compagnie reprenaient leur route.[12][13]

 

Contributeurs de Wikipédia. (2020, 11 janvier). Portage de la Hauteur des Terres. Dans Wikipédia, l’encyclopédie libre. Extrait à 20 h 45 le 21 juin 2020, de https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Height_of_Land_Portage&oldid=935260266

 

Images reproduites du numéro février-mars 1991 de la revue The Beaver, « Mr. Dawson’s Road » de Jack Manore. Rubriques accompagnant les images – en haut à gauche : « Le rocher de gravures de nom » près du portage de la Hauteur des Terres sur la route Dawson, photographié en 1988 par Michael Manore. [À noter que le portage de la Hauteur des Terres est situé tout juste avant le lac des Mille Lacs en direction du lac des Bois; image au milieu à droite : le portage de la Hauteur des Terres tel qu’il paraît aujourd’hui [1991]; image du bas: « M. Nicholson » s’est arrêté sur sa route vers l’Ouest en 1887 pour graver son nom dans le rocher près du portage de la Hauteur des Terres. The Beaver, février-mars 1991, (p.9). Extrait le 4 juin 2020 de https://canadashistory.partica.online/canadas-history/the-beaver-feb-mar-1991/flipbook/8/. Le portage de la Hauteur des Terres est un portage se situant le long de la route historique des eaux frontalières entre le Canada et les États-Unis. Situé à la frontière de la province canadienne de l’Ontario et de l’état américain du Minnesota, le sentier est une traversée relativement facile de la Ligne de partage laurentienne – Wikipédia divisant les eaux  des océans Atlantique et Arctique.

 

Itaska et Agwinde, deux bateaux à vapeur en service sur la rivière Rainy et le lac des Bois, 1890. Source : Kiinawin Kawindamowan. « Episode 19: Into Lake of the Woods. » University of Toronto. Extrait de https://storynations.utoronto.ca/index.php/into-the-lake-of-the-woods/

 

Historienne renommée sur la traite des fourrures, Dr. Grace Lee Nute découvre des artéfacts d’un des bateaux remorqueurs à vapeur transportant les émigrants sur le lac des Bois jusqu’à l’Angle nord-ouest. La revue The Beaver, hiver 1954, (p. 19). Extrait de https://canadashistory.partica.online/canadas-history/the-beaver-winter-1954/flipbook/18/

 

Carte de la route de La Vérendrye, route empruntée par les Premières Nations longtemps avant lui-même, les voyageurs et les émigrants qui le suivront. Notez l’endroit où ce vieux sentier rencontrait le chemin Dawson à l’Angle nord-ouest du lac des Bois. Pour voyager sur le chemin Dawson emprunté par les nouveaux arrivants ainsi que les forces militaires et policières canadiennes, il fallait utiliser une combinaison de canot, de bateau à vapeur et de charrette de la rivière Rouge pour faire le trajet entre Winnipeg et Thunder Bay. Avec l’autorisation du Lake of the Woods Museum. Extrait de Lake of the Woods (Lac Du Bois) | Morson Tourism

 


La route terrestre (Manitoba)

Dans son rapport préliminaire sur le tracé de la route, Dawson avait tout d’abord suggéré que l’accès routier soit situé au lac Plat (aujourd’hui le lac Shoal) en raison de sa distance terrestre plus courte jusqu’au Fort Garry (aujourd’hui Winnipeg) par rapport à l’Angle nord-ouest. Par contre, lorsque les coûts sont devenus inabordables, le point d’accès a été changé à l’Angle nord-ouest qui permettait d’économiser 38 milles de navigation sur les eaux de Fort Frances.

 

Dawson, S.J. (1868). Report on the line of route between Lake Superior and the Red River Settlement (p.18). Chambre des communes. Hunter, Rose & Company : Ottawa. Aussi publié par I.B. Taylor, 1869 (32p) : Ottawa. Extrait le 3 juin 2020 de Peel 481 : Dawson, Simon James, Report on the line of route between Lake Superior and the Red River Settlement (1868). Pour la version française, voir le Rapport sur le tracé de la route entre le lac Supérieur et l’établissement de la Rivière-Rouge. Ottawa : Hunter, Rose et Lemieux, 1868, extrait le 3 juin 2020 de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/480.html

 

Carte du tronçon du chemin Dawson de Route from Lake Superior to the Red River Settlement de Simon J. Dawson, tel que dessinée par S.J. Dawson et A.L. Russell (1869). Remarquez ses notes sur ses explorations de 1858 avec l’expédition Hind. Extrait de  https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Map_Shewing_Line_of_Route_Between_Lake_Superior_and_Red_River_Settlement_(1869).jpg ou la source originale https://www.flickr.com/photos/manitobamaps/3716493151/#/

 

Le chemin de l’Angle nord-ouest jusqu’à Sainte-Anne traversait un marécage d’épinettes rouges (mélèze laricin) une tourbière et un muskeg parsemés de cèdres, d’épinettes et de sapins sur une distance d’environ 112 km à l’ouest de l’Angle et ainsi, nécessitait à quelques exceptions, la construction de routes en rondins sur toute sa distance. Dans ces 112 km (70 milles) à l’origine, on y trouvait également trois traversées de rivières dangereuses, aux rivières Birch, Whitemouth et Brokenhead. Ici, le sol devenait plus sablonneux et graveleux pendant huit à dix milles et couvert de chênes, de peupliers broussailleux et de quelques conifères jusqu’à Sainte-Anne, qui se trouvait à environ une cinquantaine de kilomètres (30 milles) de Winnipeg. Rendu à la prairie ouverte, le sol se transformait en terre noire, profonde et riche, couverte d’herbes des prairies et de bosquets de jeunes peupliers. 

 

Vue rapprochée du chemin Dawson sur la carte de George Dawson du voyage en canot qu’il a fait du lac des Bois en Ontario jusqu’à Dufferin au Manitoba en 1873. (Source : Sketch Map showing Indian Canoe route explored by Mr. G.M. Dawson Geologist H.M.N.A.B.C., 1873, G.M. Dawson, Bibliothèque et Archives Canada, e011161386-v8). George Dawson (aucun lien de parenté avec Simon J. Dawson, ingénieur du chemin Dawson) a travaillé au sein de la North American Boundary Commission qui arpentait la frontière internationale. Remarquez son illustration du chemin Dawson avec une branche au sud et au nord à partir des environs de Sainte-Anne sur chacun des côtés de la rivière Seine. Extrait de https://www.canadiangeographic.ca/article/beyond-boundary

 

« 90 milles terrestres » du Report on the line of route between Lake Superior and the Red River Settlement de Simon J. Dawson, ingénieur civil (p.11). Imprimé sur ordre pour la Chambre des communes. Ottawa. Imprimé par I.B. Taylor au bureau du Ottawa Citizen en 1869. Peel Library, University of Alberta. Extrait de http://peel.library.ualberta.ca/bibliography/481/reader.html#4

 

Couvert forestier formant un tunnel sur le sentier Dawson près de l’Angle nord-ouest en hiver (v.1993). Source : Roger Godard

 

Des vestiges du sentier Dawson demeurent encore. Voici un exemple où le sentier est envahi par la végétation mais toujours perceptible sur le côté est près de la rivière (v.1996). Source : Norm Lavack

 

Propriété le long du chemin Dawson aujourd’hui à l’est de Richer au Manitoba près de la forêt provinciale Sandilands (2020). Winnipeg Free Press Homes. Extrait le 10 juin 2020  0 Dawson Road, R0E 1S0 a vendre Rural Manitoba, R06

 

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