« Red River Expedition: Crossing a Portage » (la traversée d’un portage) en 1870-1871 (aussi connue en tant qu’Expédition de Wolseley quoique plusieurs expéditions à la rivière Rouge eurent lieu après celle de Wolseley jusque vers le milieu des 1870, mais c’est seulement lors de la première qu’il a fallu tailler un sentier dans le bois pour l’ouvrir en vue du chemin Dawson). Cette illustration du London Illustrated News représente une scène en route pour étouffer la résistance des Métis ainsi que leurs revendications visant à faire reconnaître leurs droits et la passation de pouvoir du gouvernement provisoire au dominion du Canada par la contrainte sous prétexte d’arriver en tant que héros pour livrer des provisions aux colons de la rivière Rouge affamés après le passage des sauterelles. On peut soutenir que venir ajouter 1 200 bouches à nourrir dans la vallée de la rivière Rouge en temps de disette et à l’époque de la disparition du bison n’aura pas fait grand-chose pour venir en aide à la colonie tel que suggéré dans le passé, mais c’était une bonne histoire pour les journaux à Toronto et laissait l’impression dans l’Est qu’il ne s’agissait pas d’une prise de contrôle hostile de l’Ouest, que c’était en réalité, mais plutôt un début glorieux d’un Ouest colonisé en tant que partie de la nouvelle nation du Canada. Pendant ce temps, les nouvelles selon lesquelles les soldats de Wolseley avançaient sur la rivière Rouge donnait la permission implicite à ces colons empreints d’attitudes racistes, communes chez les nouveaux arrivants, qui croyaient être maîtres de l’Ouest d’un droit divin et que ceci leur donnait le droit d’agir avec discrimination envers les Premières Nations et les Métis. Les incidents de violence et de terreur se multiplièrent dans la colonie lorsque les troupes de Wolseley atteignirent la rivière Rouge et Louis Riel s’était enfui. Après la rébellion de la rivière Rouge et la création de la province du Manitoba (après 1870), on accorda aux soldats de Wolseley des concessions de terres de 160 acres chacune pour leur service à la nation, tandis qu’on enlevait les terres aux Métis à l’aide d’un système corrompu de certificats qui eut pour résultat l’exode en masse de Métis du Manitoba.
Source: Capitaine G.L. Huysche. London Illustrated News, 28 oct. 1871 (p. 404).
« Dès son arrivée, Simpson s’adresse à un rassemblement d’environ 1 500 membres de la tribu des Saulteaux. Il les informe du passage prochain d’une expédition militaire par leurs terres à destination de la rivière Rouge. Soulignant que les troupes ne leur veulent aucun mal, Simpson leur demande de ne pas en entraver la marche. Il offre également d’embaucher des Saulteaux en tant que travailleurs et guides pour l’expédition.
Les Saulteaux refusent ces emplois, mais conviennent de ne pas gêner le mouvement des troupes. Ils précisent également qu’ils s’attendent à être payés pour la construction de toute route ou voie navigable enjambant leur territoire. Ils demandent 10 $ par homme, femme et enfant, à être versés chaque année « aussi longtemps que le soleil brillera ». De plus, les Saulteaux demandent des rations de porc, de thé, de tabac et de farine, à utiliser dans le cadre de célébrations à l’occasion du versement des paiements annuels par le gouvernement.
Bien que les Saulteaux soient prêts à négocier un traité, ils font clairement savoir à Simpson qu’ils n’ont aucune intention de permettre aux fermiers de s’établir sur leurs terres. Plutôt que de céder leurs droits à la terre, ils demandent une compensation en échange de la permission de développer des projets gouvernementaux spécifiques sur leur territoire. »
Michelle Filice pour l’Encyclopédie canadienne 2020
Source: Filice, M. (2016-2020). Traité no 3. L’encyclopédie canadienne. Extrait le 27 juin 2020 de https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/treaty-3
Plan de route suivi par la force expéditionnaire à la rivière Rouge du lac Supérieur au Fort Garry 1870-1871 à partir des cartes dessinées par Dawson en 1857-1858 et mises à jour en 1869-1870. Province du Manitoba. Extrait de The Wolseley Expedition | Provincial Plaques | Historic Resources Branch
« En 2017, l’Expédition à la rivière Rouge de 1870 (également connue sous le nom d’Expédition Wolseley) fut commémorée comme événement historique national pour avoir « supervisé la passation des pouvoirs du gouvernement provisoire métis au gouvernement fédéral; importance symbolique pour les relations entre la Couronne et les peuples Autochtones ». Une plaque fut installée dans le parc Bonnycastle Park adjacent au parc interprétatif Upper Fort Garry à Winnipeg.
En 1920, une plaque fut érigée par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada au Port Arthur à Thunder Bay où la force expéditionnaire de Wolseley à la rivière Rouge campa au bout de la rue Arthur. Sur la plaque est inscrit : En 1869, Simon Dawson, ingénieur chargé par le gouvernement de tracer une voie terrestre et maritime entre le lac Supérieur et la rivière Rouge, choisit Thunder Bay, au nord de Fort William, comme extrémité orientale de la voie. L'année suivante, le colonel Garnet Wolseley, à la tête du Corps expéditionnaire canadien formé pour éliminer la résistance à la rivière Rouge, emprunta le tracé de Dawson et nomma son camp Prince Albert's Landing. Rebaptisé Port Arthur en 1882, l'endroit fut choisi comme emplacement du premier élévateur à grain du Canadien Pacifique en 1883. En 1902, Port Arthur devint un terminus du Canadian Northern Railway. »
Parcs Canada, désignation d’importance historique nationale du Port Arthur, 1920
Source: Parcs Canada. Événement historique national de Port Arthur. Répertoire des désignations d’importance historique nationale. Extrait le 15 juin 2020 de https://www.pc.gc.ca/apps/dfhd/page_nhs_eng.aspx?id=1736&i=64407
Expédition à la rivière Rouge, camp du colonel Wolseley, Prince Arthur’s Landing, lac Supérieur 1870, par William Armstrong. Armstrong est artiste, ingénieur civil, photographe et dessinateur. Il accompagne le colonel Garnet Wolseley au cours de l'expédition à la rivière Rouge en qualité d'ingénieur en chef. Beaucoup de ses illustrations de l'expédition sont publiées dans le Canadian Illustrated News et sont bien accueillies en Ontario par les protestants et les orangistes qui suivent non sans passion l'évolution de l'expédition pour prendre possession de l’Ouest au nom du Canada. Bibliothèque et Archives Canada/fonds William Armstrong/c011749k. Extrait de https://www.collectionscanada.gc.ca/canadian-west/052910/05291041_e.html
Les membres de l'expédition de la rivière Rouge près des chutes Kakabeka (Ontario) 1877, par Frances Anne Hopkins. L'expédition à la rivière Rouge est un exploit considérable pour la jeune milice canadienne. Elle nécessite plus d'un millier d'embarcations et plusieurs centaines de voyageurs, pour transporter jusqu'à la rivière Rouge les 1 200 soldats et leurs approvisionnements sur la route Dawson, alors non achevée. Comme l'illustration du portage de la milice aux chutes Kakabeka le laisse supposer, le transport d'un contingent aussi important à travers l'Ouest sauvage exige une énorme logistique. Lorsque le contingent arrive enfin à la rivière Rouge après un périple de quatre mois, Louis Riel et d'autres chefs métis se sont déjà enfuis aux États-Unis. Bibliothèque et Archives Canada/fonds Frances Anne Hopkins/e011154374. Extrait de The Red River Expedition at Kakabeka Falls, Ontario, 1877, by Frances Anne Hopkins - The Canadian West - Exhibitions - Library and Archives Canada
« … et ces lourds fardeaux étaient transportés sur le dos des hommes. Certains d’entre eux se servaient de « courroies de portage », une lanière de cuir 3 pouces et quart de largeur, placée sur le front alors que les deux bouts sont attachés à la charge derrière lui qui est tenue en place à l’aide des mains. D’autres préféraient transporter leur fardeau suspendu entre deux poteaux portés par deux hommes, chacun marchant entre les poteaux, comme pour une chaise à porteurs, les tenant dans les deux mains ou bien suspendus par des courroies sur les épaules. Les hommes enduraient de façon des plus admirables leurs grandes fatigues et l’exposition constante à l’humidité; aucun d’entre eux ne se plaignait et personne n’en avait la santé affectée. Ils n’avaient aucune boisson alcoolisée ni fermentée pendant la durée du voyage; le thé ou le café, avec du sucre, était le seul stimulant permis. Leurs rations quotidiennes consistaient de biscuits, 1 livre de porc salé, 1 livre et 1/3 de pinte de fèves ou ¼ de livre de pommes de terre. Avec cette subsistance, pareille à celle des officiers et des soldats, et l’abstinence d’alcool, ils travaillaient quinze heures par jour, aussi fort qu’il serait possible pour n’importe quel homme. Ils étaient constamment trempés, parfois pendant des jours à la fois. »
(traduction) Capt. G.L. Huyshe, Rifle Brigade, Red River Expedition
tel que publié dans le Illustrated London News, 28 octobre 1871
Source: Huyshe, Capitaine, G.L. (1871, 28 oct.). The Red River Expedition: Mr. Dawson’s Road (p. 113-114). Brigade de fusiliers arrivée plus tard à l’emploi du colonel Sir Garnet Wolseley. Londres et New York. MacMillan and Co. Extrait le 3 juin 2020 de https://books.google.ca/books?id=8A8WAAAAYAAJ...
« Wolseley’s Troops enter the Fort » (les troupes de Wolseley entrent dans le Fort), 1870. LAC, Acc. No. 1934-39, vers 1938. La Société du Concours Begbie. (s.d.) Sources primaires canadiennes à utiliser en classe – Riel et Manitoba. Perspectives multiples. Extrait le 29 juin 2020 de http://www.begbiecontestsociety.org/RIEL%20and%20MANITOBA.htm
Huyshe, Capitaine, G.L. (1871). The Red River Expedition: Mr. Dawson’s Road (p. 196). Brigade de fusiliers arrivée plus tard à l’emploi du colonel Sir Garnet Wolseley. Londres et New York. MacMillan and Co. 276 pages. Extrait le 3 juin 2020 de https://books.google.ca/books?id=8A8WAAAAYAAJ...
Illustration de Louis Riel qui s’enfuit tout juste avant l’arrivée des soldats de l’expédition (de Wolseley) à la rivière Rouge pour l’appréhender au Fort Garry. Au dire de certains, son petit déjeuner était encore chaud sur la table lorsqu’ils sont entrés. « La plupart d’entre nous estimaient qu’il fallait régler les comptes rapidement avec Riel qui avait assassiné un Anglais, M. Scott. Si nous l’avions saisi, il aurait été traité sans merci. » -(traduit) col. Garnet Wolseley. Source : Société du Concours Begbie, Riel and Manitoba – Riel et Manitoba. Illustration originale imprimée dans le Canadian Illustrated News le 17 septembre 1870. Extrait le 5 juin 2020 de http://www.begbiecontestsociety.org/RIEL%20and%20MANITOBA.htm
« La brutalité totale et le volume des attaques étaient choquants dans une communauté qui n’avait rien vu de tel auparavant. Au début, de nombreuses gens croyaient que les récits dans les journaux étaient exagérés, mais ils ne l’étaient pas (…) Il fallut six semaines pour que The St. Paul Daily Pioneer mette un nom à la violence. Pour que le journal de St. Paul le nomme « règne de terreur » si rapidement nous donne une indication du niveau de violence à la rivière Rouge. On écrivait dans le St. Paul Daily Pioneer que les troupes avaient l’intention de « chasser par menaces ou par violence réelle » tous les Métis de langue française. »
(traduction) Jean Teillet, auteur métis, 2019
Source: Teillet, J. (2019). The North-West is Our Mother: The Story of Louis Riel’s People (p. 248). Publié par Patrick Crean Editions, marque d’éditeur de HarperCollins Publishers Ltd. Référence au St. Paul Daily Pioneer, The, St. Paul, Minn. USA (October 6, 1870). Extrait le 22 juin 2020 de https://www.harpercollins.ca/9781443450140/the-north-west-is-our-mother/
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